LA MISSION COMMENCE
1994 - 1995

Swami Ajay : « Quand tous ces événements se sont passés, c’était très difficile pour moi de me comprendre moi-même. Je n’ai pas reçu de vision précise de ce que je devais faire, ce qu’il y avait à faire, ou pourquoi tout ça se passe avec moi. Je n’avais même pas la connaissance de la forme de notre bien aimé Bhagawan. Je n’étais jamais parti en Inde non plus. Mais tout ça est arrivé… cette explication, sur mon histoire, je ne la donne que parfois… C’est vraiment rare parce que les personnes n’acceptent pas ce type de manifestations.
Et pour moi, c’était très étrange. Chaque jour, des groups venaient pour faire les bhajans. Ils me demandaient de faire l’Arati. Je ne savais même pas comment faire l’Arati de Baba ! Parce qu’à cette époque, je ne savais pas à quel moment il faut se retourner pour partager la lumière et l’énergie Divine de cette flamme ! Je ne connaissais rien à propos des enseignements de Swami, de bien-aimé Bhagawan baba. Je ne savais pas grand-chose. Je ne connais que la prière… je connais seulement les manifestations de Dieu. Je ne sais que parler à Dieu de cœur à cœur. Mais toutes ces choses comme l’Arati, les prières, les Kirtans, la Vibhuti, le respect envers Dieu, la dévotion… Je ne connais rien de tout ça ! Je faisais à ma façon, je n’avais pas de vision de comment faire, quoi faire.
La seule chose dont je suis sûr c’est qu’il se passe beaucoup de choses sur mon corps et que plein de gens viennent chez moi. Parfois, beaucoup de gens venaient. Je me sentais heureux : les gens me connaissent, ok, ils me tombent dans les bras, ok, ils touchent mes pieds, ok… mais moi, je ne connaissais rien. C’est après une semaine qu’il m’est arrivé quelque chose. »
BABA COMMUNIQUE
« Après une semaine, les groupes continuaient à venir. J’ai commencé à voir Swami un peu plus souvent. Il se tient debout dans la chambre de prières, à cette époque. Il n’y avait pas encore de chaise pour Swami dans la chambre de prières. On n’avait pas encore mis de chaise pour Swami… et à ce moment-là, j’ai commencé à écrire. Il me parlait. Je lisais sur ses lèvres parce que je les vois seulement bouger. Il nous a tout expliqué : Pendant une dizaine de jours, la même chose s'est reproduite tous les jours. Je me demandais pourquoi Swami restait debout et ne s'asseyait pas.
Je m'asseyais dans le silence, la vibhuti sortait de mon corps et je voyais Baba debout devant moi, quand j'étais seul ou pendant les bhajans. Je recevais les messages en Anglais avec les yeux fermés. Ses lèvres bougeaient seulement et je lisais les messages ; les paroles de Baba sortaient de sa bouche et formaient une écriture que je recopiais. J'ignorais à ce moment-là ce que j'étais en train d'écrire, car j'étais en pleine méditation. Cela durait de 10 à 15 minutes et je découvrais seulement après ce que j'avais écrit, en me relisant. Il nous a dit comment il fallait faire les bhajans, comment il fallait s'asseoir. Donc c’est à travers la méditation, j’ai commencé à comprendre ce qu’il disait. Et j’ai commencé à écrire – en créole. C’est la langue de Maurice.
A propos de la chaise… il faut mettre une chaise. Les personnes doivent s’assoir de telle manière. Tant de changements, tant de préparations, sur comment s’assoir correctement dans le Bhajan Hall, où placer la chaise, quoi faire…

(Le Telugu est la langue maternelle de Shri Sathya Sai Baba mais Swami Ajay ne peut ni la comprendre, ni la parler et donc encore moins l’écrire puisqu’il existe un alphabet différent pour l’hindi et le telugu.)
Toutes ces choses, Swami me les a dites et je les ai écrites sur du papier.
Mais quelques personnes étaient là, avec moi. Et quand ils ont lu le message, ils ont dit : « non, c’est faux. Ce n’est pas vrai. » Et le même message continuait à venir à chaque fois. Swami continuait à me parler. Il se tient debout et il continue à me parler. Le second message est venu, cette fois c’était en français. Les gens n’ont pas accepté ce message. Le troisième message est venu en anglais. Là non plus, ils n’ont pas reconnu le message. Le quatrième message est venu en hindi… mais les gens n’acceptaient toujours pas. Finalement, le cinquième et dernier message est venu en telugu. »
« J’ai écrit ce message en Telugu. Une fois pour toute, les gens devaient l’accepter parce que je ne connais pas le Telugu. Je ne parle pas le Telugu.
Et pour lire ce message, il y a quelqu’un du village qui est venu déchiffrer : il a lu le texte. Il a expliqué à tout le monde ce que Swami voulait faire ici.
Alors, dans ce message, il était écrit :
« il faut placer la chaise de Swami ici pour que Swami puisse s’assoir. »
Et tout ce qui concernait l’autel, tout ça. Une chose importante à savoir, c’est qu’à l’île Maurice à cette époque, pour chanter les Bhajans les gens avaient l’habitude de placer les hommes à gauche et les femmes à droite. Mais Swami a expliqué : « Les hommes doivent s’assoir à droite et les femmes, à gauche. » Parce que, à Prashanti Nilayam, dans le Bhajan Hall les hommes sont assis à droite et les femmes sont assises à gauche. Swami dit qu’on doit s’assoir de cette façon. Mais les gens à Maurice ne nous avaient pas expliqué, à l’époque – et moi je ne savais pas – qu’il y avait deux types de halls à Prashanti Nilayam :
-
un Hall que l’on appelle le Darshan hall, où les femmes sont à droite et les hommes sont à gauche
-
et un Hall qu’on appelle le Bhajan Hall où les hommes sont à droite et les femmes sont à gauche.
Pour chaque petite chose, il y a une signification… et Swami nous a donné cette signification dans le message écrit.
Il y avait tant de gens, pourtant ils ne savaient pas ! »
BHAJAN HALL

DARSHAN HALL

« Pourquoi la ligne des femmes est en premier ? Pourquoi elles sont assises à droite (Darshan Hall) ?
Et pourquoi, ici, dans le Bhajan Hall, les hommes sont à droite et les femmes à gauche ?
Pour chaque chose il y a une signification… alors, Swami a donné cette explication dans la lettre : « Je suis le seigneur Narayana. Je suis Shiva. Je suis Shiv-Parvati. De la même façon que Lakshmi reste aux pieds de Lotus du seigneur Narayana, Parvati reste toujours aux pieds de Lotus de Shiva. C’est la même chose pour toutes les dames qui viennent ici : elles sont ma Lakshmi. Quand je sors de ma maison, elles me touchent les pieds, à chaque fois – mais elles le font au nom de notre bien-aimée Lakshmi. Quand je rentre dans mon Bhajan Hall, le seigneur Vishnu reste toujours à droite et sa femme reste toujours à gauche. Pour cette raison, on dit : la femme reste du côté gauche. C’est pour cette même raison exacte que dans le Bhajan Hall, tous les hommes - qui représentent le seigneur Vishnu – sont assis à droite… et les dames sont assises à gauche. »
Pour chaque chose, Swami a donné une explication.
Ça n’a pas été facile mais mon grand frère a fait tout le nécessaire et la chaise a été installée et décorée avec des guirlandes de fleurs … mais Swami ne s'asseyait toujours pas. Il a dit : « Il y a des fleurs sur la chaise, je ne peux pas m'asseoir. » Quand on les a enlevées, Swami a pris place sur la chaise. On a compris que ce n’est pas la peine de mettre une guirlande sur la chaise, parce que Swami doit pouvoir s’y assoir. Alors la chaise doit être disponible et le lieu doit être propre, comme quand on invite quelqu’un.
Et à cette époque, le travail commence avec la transformation. Changer la façon de penser – c’était ça, la première étape.
Il faut savoir une chose : après le décès de mon père en 1976, mon frère était entré au temple. De cette époque jusqu’à ce qu’on mette en place le Bhajan Hall, les gens ne savaient pas ce que c’est un Akhanda Bhajan. Avant 1994, les dames à Maurice n’avaient même pas le droit de faire l’Arati !! Alors, la façon dont on faisait l’Arati aussi devait changer – c’était la première fois que ça arrivait à Rivière du Rempart. Dans cet endroit ! Parce que Swami a demandé ça… donc à ce moment-là, on a commencé à faire l’Arati de cette façon : un homme + une femme qui font l’Arati ensemble. Le plus souvent, c’est un couple. Et jusqu’à maintenant c’est comme ça. D’ailleurs, maintenant la même idée s’est propagée partout. En France, au Portugal, en Angleterre… pour tous les groupes qui souhaitent faire l’Arati pendant un regroupement. »
PREMIÈRE MISSION : départ vers Rodrigues
« Ce n’est pas tout, Baba me fait écrire que je dois partir à Rodrigues tout de suite. Le premier message est venu le 25 décembre, le jour de Noël, et Rodrigues est une île tout près de Maurice à population majoritairement chrétienne. Il faut une heure et demi en avion pour y aller. Et il me dit de partir avec une équipe. Mais les gens ne me croient pas... J’ai reçu l’avant-dernier message le 31 décembre 1993. Dans ce message, Baba m’a encore dit qu’il fallait partir à Rodrigues. J’ai demandé à Swami : « comment pouvait-il être possible de partir à Rodrigues, alors que personne ne me connaissait là-bas et qu’il n’y avait aucun Hindou, aucun dévot de Sai Baba sur cette île ? » Mais il a répété : « Il faut partir à Rodrigues. » et il nous a donné une date précise. Les gens disaient : « Ce n’est pas possible, Ajay est en train de mentir, de donner de faux messages. Comment Swami peut-il demander de partir à Rodrigues ? S’il faut partir, allons en Inde. Qu’est-ce qu’on va faire à Rodrigues ? … »
Alors, Swami nous a donné une seconde date et encore une fois, nous n’avons pas réussi à partir. Une troisième fois, Baba donne le message par écrit : « il faut partir à Rodrigues pour vos frères chrétiens. » Il a donné une troisième date de départ : le 16 janvier 1994, en précisant qu’il n’était pas important de partir nombreux mais qu’il était essentiel de poser notre pied à Rodrigues. Il fallait partir et pour le reste :
« I’ll be with you, don’t worry. »
(Je serai avec vous, ne vous inquiétez pas.)
Ce sont les mots qu’il a prononcés. Finalement, les gens ont accepté de partir, mais la veille du départ il y a eu un cyclone. Sauf que Swami a donné cette date... Nous sommes à deux heures du départ et le cyclone est de classe 3 à Maurice et classe 4 à Rodrigues. Et soudain, l’alerte de classe 3 est supprimée à Maurice mais l’alerte est toujours maintenue à Rodrigues. Donc il était encore impossible de partir. Toutefois, après quelques temps, il n’y avait plus d’alerte !! Les bateaux ne pouvaient pas partir mais un avion a quand même décollé et nous sommes partis à quinze personnes. Nous avons décollé et arrivés à Rodrigues il n’y avait plus de cyclone – même pas de classe 1. Le temps était calme, ensoleillé. Aucun dérangement à Rodrigues. Là-bas, il n’y a pas d’ashram, mais une famille nous a accueillis chez elle. Quand nous sommes arrivés, nous avons appris que le cyclone avait totalement disparu... c’est le travail de Swami ! Des gens avaient pris des contacts à Rodrigues et quelqu’un est venu nous chercher sur place. On est parti avec le groupe à Port Mathurin, chez une dame. Elle nous a fait rentrer dans une pièce d’accueil. J’ai placé des photos de Baba sur les murs de la chambre et elles ont toutes commencé à manifester de la vibhuti et de l’Amrita, pas même quinze minutes après les avoir accrochées.
Beaucoup de gens sont venus regarder les manifestations, qui ont continué encore à augmenter jusqu’à aujourd’hui à Rodrigues. Quand la dame est venue voir, elle a commencé à pleurer et toutes les personnes ont commencé à pleurer… les manifestations continuaient sans arrêt. On a chanté des bhajans, on a fait plusieurs visites d’hôpitaux et d’orphelinats. On est resté à Rodrigues une semaine, nous avons fait plusieurs sessions de bhajans. Parler aux gens, expliquer qui était Baba. Les gens demandaient à recevoir de la cendre sacrée (vibhuti), l’eau sacrée… Puis nous avons élaboré les programmes tous ensemble de façon spontanée et nous sommes rentrés à Maurice quelques jours plus tard. Et maintenant, il y a un centre à Rodrigues et les dévots sont plus nombreux. »

SUR L’INCOMPRÉHENSION ET LES CRITIQUES
« Avec tout ce qui s’est passé, j’ai eu des problèmes avec ma famille et cela m’a demandé une vingtaine d’années pour transformer la situation. Maintenant, les membres de ma famille ont changé, ils sont tristes de me voir partir quand je vais en Europe. Ils aiment bien que je sois là et que je parle avec eux. Ils participent à certaines activités pour me rendre service. Quand on garde de la distance, la haine et la jalousie se développent… En général, ça nous apprend qu’il vaut mieux rester proche des autres pour que les mauvaises pensées ne se manifestent pas envers vous. »
« C’est vrai que sont des choses très étranges. Ça ne se passe pas partout, c’est rare. Les gens ne peuvent pas vraiment comprendre, et Dieu a fait tout ça exprès. Il a parlé de quelque chose (dans les discours et les livres), mais en même temps il fait ça… Il vous dit qu’il ne faut pas être méchant, pourtant, il fait venir des personnes malveillantes devant vous. C’est toujours ça.
Comment on va comprendre tout ça ? … ce n’est pas facile. À cette époque, les gens me disaient : « la Vibhuti c’est faux. Les matérialisations c’est faux. » mais aujourd’hui, ce n’est plus la Vibhuti : aujourd’hui c’est l’argent qui se manifeste. À cette époque, vous disiez : « ça, c’est faux. L’Amrita, c’est faux. » - aujourd’hui, ce n’est plus seulement de l’Amrita. L’Amrita s’est transformé sous forme de bâtiments… il y a les bâtiments qui poussent, maintenant. On construit pleins de choses. À cette époque, vous parliez des médailles, des pendentifs… aujourd’hui, ce sont les voyages qui poussent partout. Comment tout ça est possible ?
C’est juste entre Dieu et moi. Jamais pour la publicité. Rien d’autre…
Je suis quelqu’un qui n’est pas accepté par beaucoup de gens à Maurice. Nul n’est prophète dans son pays. Ça va rester comme ça, pour toujours. Si vous, vous voyez que ce que je suis en train de faire, c’est bien, alors c’est bien. Les Mauriciens voient que ce que je suis en train de faire ce n’est pas bien, alors ce n’est pas bien… Vous décidez ce que vous voulez prendre ou pas, ça ne m’intéresse pas. Je vous donne ce qu’il me donne, c’est tout. »
LES AUTRES TYPES DE MATÉRIALISATIONS
En plus de l’Amrita et de la Vibhuti, Swami Ajay commence à matérialiser des œufs de pierre sacrés, appelés Lingams et Saligrams, par la bouche ou par la main. Il peut désormais gérer et déclencher la matérialisation d'objets comme les graines de Rudrakshas par exemple. Ce type de matérialisations lui demande beaucoup d’énergie et de concentration ; il ne matérialise que lorsque c’est nécessaire pour l’avancement spirituel, pour l'humanité et suivant l’inspiration qu’il reçoit sur le moment.
A propos des matérialisations, il reste extrêmement humble et discret. Il affirme : « c'est Baba qui décide car c'est son don. Les miracles ne sont pas là pour une publicité mais pour une transformation de l’humanité... Peu importe si les gens croient que c’est vrai ou non, la vérité est là et parle d’elle-même. Mais c’est bien que les gens voient que Dieu peut utiliser les humains et leurs corps comme ses instruments, pour sa mission et selon sa Volonté. »
Les manifestations Divines sont à la fois une source de souffrance et de profonde bénédiction pour la sainte âme qui en est le réceptacle ; tout comme les stigmates du Christ chez les Saint-e-s. En effet, l’instrument sacrifie son corps et sa vie au service de Dieu, obéissant avec un abandon total et désintéressé. Il est également l'objet de beaucoup de critiques et d’accusations de la part de son entourage... Seul celui qui les vit peut connaître la profondeur de ces matérialisations et de sa propre relation avec Dieu.
Types de manifestations et de matérialisations recensés depuis 1993 :
- l'apparition d'Amrita (Nectar divin, semblable à du miel)
- de poudres colorées comme le kum-kum (épices et poudres de couleurs)
- la matérialisation de Lingams et Saligrams (œufs de pierre sacrés)
- de Vibhuti (cendre sacrée parfumée qui a des propriétés miraculeuses)
- d'autres objets – bijoux, statuettes, riz cru, dragées, eau ou même caramels.
« Celui qui est précédemment venu comme Shirdi Sai Baba est revenu comme Sathya Sai Baba ! De plus, les ‘Sai’ viennent en série : après celui-ci, un autre viendra, il s’appellera Prema Sai et naîtra dans la région de Mysore. »
- SRI SATHYA SAI BABA
POURQUOI DE TELLES MANIFESTATIONS ?
Les matérialisations de Vibhuti (cendre sacrée) et d’Amrita sur le corps physique de Swami Ajay surviennent à certaines occasions et notamment lors de ses méditations, depuis 1993. Ces manifestations sont assez inhabituelles car elles interviennent généralement sur des statues ou des photos de Sai Baba, mais rarement sur le corps d’une personne.
Selon la connaissance ancestrale indienne, l’énergie de la Kundalini est dormante dans le corps de chaque être humain. Elle est située au niveau du chakra « Muladhara » (base du tronc, juste en dessous du nombril). Elle peut être élevée à travers les pratiques yogiques vers le « Sahasrara » Chakra (couronne, sommet de la tête). Il est dit qu’une fois que l’énergie de la Kundalini est unie avec le Sahasrara Chakra, cela crée une coulée de Nectar Divin, appelée « Amrutha Varasha » qui baigne et purifie les 72 000 nœuds énergétiques, les « nadis », du corps humain. Ces nœuds gagnent une puissance et une pureté inimaginable, et comme ils irriguent constamment le corps en énergie, c’est l’être tout entier qui se transforme.
Dans les rituels védiques appelés ‘Pujas’, la Divinité est adorée par un bain sacré en offrant 16 étapes appelées « Shodasa Upacharas. » On lui offre de l’eau, du lait, du yaourt… puis de l’encens, une flamme de bougie, une arathi… ces étapes d’offrandes sont décrites dans le ‘Bhavanopanishad’ (Versets 28 à 43) qui est un texte sacré racontant l’histoire de « Bhavani », une forme de la Mère Divine. Offrir ‘Snanam’, le bain sacré décrit ci-dessus, symbolise en fait ce bain sacré d’Amrita et le processus que cela éveille dans le corps pour l’élévation spirituelle.
Swami Ajay : « Ce qui s’est passé dans ma vie est très, très étrange. La manifestation sur un corps humain est un événement qui se produisait pour la première fois à Maurice. C’est le destin, c’est karmique. C’est aussi une évolution spirituelle, car la souffrance nous aide à éveiller notre Kundalini et à ce moment-là, le miracle arrive. Mais ce n’est pas nécessairement lié à notre vie passée, si on aime Dieu et qu’on souffre... »
Extraits de livres :
« La montée de la Kundalini est entravée par plusieurs Granthis (cœur), où la Maya Shakti (le pouvoir de l’illusion) se révèle particulièrement puissante. Les textes évoquent le Tri-granthi, les trois noeuds de Brahma, Vishnu et Rudra, respectivement situés aux chakras de l’abdomen, de la gorge et de la tête, qui bloquent l’ascension du serpent. Percer ces noeuds équivaut à introduire, de force, de l’acier brûlant dans un tuyau de bambou. Le nœud abdominal est le plus difficile à franchir, et son percement cause une grande douleur. » (« L’Inde éternelle » écrit par Richard Waterstone. P.95 Edition Albin Michel)
Il est probable qu’Ajay ait vécu cet événement très important, avant l’apparition des manifestations divines, ce qui expliquerait l’absence d’infection et de maladie. Nombre de personnes, consciemment ou inconsciemment, ont également vécu ces symptômes, qui les ont incitées à se tourner vers la spiritualité.
Dans la mesure où l’individu dirige toutes ses pensées vers Dieu, il n’oppose plus de résistance à la circulation de la Kundalini et donc la douleur disparaît. Mais cela n’enlève rien au caractère exceptionnel de l’évolution d’Ajay, liée à l’intervention de Sai Baba, car ce phénomène seul ne permet pas de déboucher sur des pouvoirs surnaturels. Peu de gens seraient à même de mener à bien le travail d’Ajay. Cela nécessite une force de caractère exceptionnelle, en même temps qu’une profonde humilité et une foi à toute épreuve. » (« de Sai au soi »)
PREMIER VOYAGE EN INDE - Janvier 1994
Swami Ajay : « En janvier, la première semaine après être rentré de Rodrigues, un jeudi matin Swami est apparu à nouveau dans son fauteuil... J’ai pris un papier et il a donné son dernier message. Il y avait la manifestation sur moi et je me sentais bizarre... Il y a une centaine de personnes derrière moi et j’écris ce message. Baba est tout près de moi, assis. Qu’est-ce que je vais dire aux gens ? Que Baba est assis sur le fauteuil ? Est-ce que les gens vont me croire ? …
Mais je continue à écrire ce que me dit Baba : « Maintenant, il faut que vous veniez à Puttaparthi pour Mahashivaratri et il faut que vous veniez avec trois personnes, me voir. » C’est-à-dire, un groupe de quatre, moi inclus. Je n’arrive pas à y croire, tellement les choses se passent vite. J’ai annoncé ce message publiquement et beaucoup de personnes ont décidé de venir… J’ai oublié le message de Swami, j’ai tout oublié. Je n’ai pensé qu’au voyage en avion, à la traversée de l’Inde, à la perspective de voir Baba devant moi et qui parle. Et on a commencé à préparer pour la Mahashivaratri mais il y a des choses que nous n’avons pas respectées : les dates, l’avion, l’heure d’arrivée en Inde, à Prashanti Nilayam, l’heure pour entrer dans l’Ashram. On n’a rien respecté… Les membres de l’organisation Sri Sathya Sai de l’île Maurice étaient avec moi et je pensais qu’on allait profiter de l’occasion pour avoir une interview. Finalement, nous sommes partis à vingt-deux personnes. »
Du 22 février au 14 Mars 1994 – Prashanti Nilayam
« à cette époque le ministre de l’éducation en poste à Maurice était un grand dévot de Swami. Quand il y a eu les manifestations, il est venu me voir. Et quand il part à Prashanti Nilayam, il a beaucoup d’entretiens. Il a parlé de ces phénomènes avec un monsieur : Indulal Shah, parce que c’est lui qui avait apporté le ministre chez Swami. Et Swami a parlé avec Indulal qui a ensuite préparé 3 tickets. Le premier ticket, c’était pour moi. Le deuxième ticket, pour ma tante, et le troisième pour mon cousin qui restait toujours avec moi. Alors, le ministre a apporté les tickets chez nous et il a dit : « Il y a un ticket île Maurice - Mumbai, et Mumbai - Bengalore. Swami va tout arranger. Une voiture va venir te chercher à Bengalore. Elle va vous emmener tous les trois à Prashanti Nilayam. C’est là-bas que tu vas rester, maintenant. »
Il y a eu d’autres personnes qui s’en sont mêlées et on n’a pas écouté. »
Swami Ajay entreprit alors son premier pèlerinage pour Prashanti Nilayam, l’Ashram principal de Sathya Sai Baba, situé à Puttaparthi dans le sud de l’Inde. Tout comme les milliers de fidèles présents ce jour-là, il put assister au Darshan et voir enfin physiquement celui qui lui apparaissait en visions ! Lorsqu’il était présent physiquement, Sri Sathya Sai Baba eut pour habitude de circuler quotidiennement parmi la foule, deux fois par jour, pour donner le Darshan ; c’est-à-dire la vision du Seigneur. Il accordait ainsi ses bénédictions, donnait des conseils, prenait parfois les lettres tendues et invitait même quelques chanceux dans la salle d’entretiens. La perspective de partir à Prashanti Nilayam remplit le cœur de Swami Ajay… mais tout ne se passe jamais comme prévu et le voyage fut rempli de tribulations.
« Baba a seulement dit de venir pour Mahashivaratri et nous sommes arrivés dix jours avant cette fête, donc il n’y avait pas de problème pour la date. Il a précisé aussi d’arriver à Puttaparthi avant dix-huit heures, mais nous n’avons pas respecté cet horaire… On a pris l’avion et là les problèmes commencent.
Après beaucoup de difficultés et de discussions, on a pris l’avion de Bombay à Bangalore. Nous sommes arrivés à Bangalore à 17h00. Swami avait envoyé une voiture pour moi et trois personnes et le rendez-vous était pour 11h00, la voiture était là mais elle était partie. Les membres du groupe discutaient entre eux : « Comment va-t-on faire pour aller à Puttaparthi ? » et nous avons décidé de prendre des taxis, à Bangalore. On est entré à Puttaparthi par l’arrière, avec le transport, vers 20h00. Quand je suis rentré dans l’ashram, l’Amrita a commencé à sortir de mon corps. On est parti à l’accommodation (réception pour les logements). Lorsque la personne de l’accommodation a vu l’Amrita, il a dit : « vous devez rester dans votre chambre. » Ça c’est Swami, c’est la grâce de Swami. Il nous a donné la chambre et on y est resté. Le lendemain, nous sommes allés au Suprabhatam puis au darshan ; on a fait les lignes pour tirer les numéros, c’était à mon tour de tirer et j’ai tiré le numéro deux et chez les dames qui étaient aussi venues, elles ont tiré aussi le numéro deux. Tout le monde s’est installé en première ligne, avec son foulard. Nous étions bien placés et nous avons vu Swami passer. Sauf que Swami est venu près de nous… mais il ne nous a pas regardé du tout. Ni moi, ni les autres. Il passe, et quand il passe près de moi, il s’écarte de moi. Il n’a pas parlé, ni rien répondu. On a vu Swami comme ça, mais on n’a pas eu la chance de toucher ses pieds. Il ne nous a pas regardés... et il est parti. Il y avait une personne de l’organisation mauricienne qui était avec moi et qui me dit que je devais demander l’interview. Ils m’avaient expliqué que je devais demander une interview pour vingt-deux personnes, quand Swami s’approcherait de moi. Tout le groupe allait au Darshan, avec une écharpe autour du cou, mais Swami n’est jamais venu près de nous. On n’a pas eu la chance de parler avec Swami et de demander l’interview. Ce qui est arrivé durant ce Darshan m’a beaucoup choqué parce que c’était la première fois qu’il était si près de moi physiquement, dans sa forme, dans son propre Ashram et il ne m’a même pas fait un sourire, il ne m’a pas parlé, ne m’a pas accordé de bénédiction, rien.
… Alors, pourquoi ? J’ai demandé à Baba d’être dans mon cœur, je n’ai jamais décidé d’être cette personne-là, d’aller à Puttaparthi, de faire tout cela. C’est Swami qui a décidé, alors pourquoi toutes ces douleurs et ces problèmes ? Je suis arrivé à la conclusion que je n’étais pas une personne assez qualifiée, qui connait les raisonnements et le travail de Swami. Je n’avais jamais décidé de tenir le rôle que Swami m’avait attribué. Ma famille m’observait et je me sentais tout seul… Et après ce jour, on est rentré dans la chambre et là les problèmes empirent.
Vous savez, quand j’ai vu Swami j’ai cru que ce serait comme à la maison. Voir Swami, toucher sa robe… mais quand on le voit physiquement, ça ne se passe pas pareil. Et les personnes ont commencé à dire : « Si toutes les choses qui se sont passées à Maurice étaient vraies alors pourquoi Swami ne vient pas te voir ? Pourquoi Swami ne nous a pas vu ? Pourquoi il est parti ? Pourquoi il ne s’est pas arrêté ? Pourquoi il n’a pas parlé avec toi ? »
Ensuite, les critiques ont éclaté :
- « Tout ce que tu as dit est faux, ce sont des mensonges, c’est de ta faute. »
- « Je vais essayer de méditer ici, pour voir si Swami est toujours avec moi. »
Tandis que je méditais, les gens ont regardé par la fenêtre et finalement, ils ont dit que même les méditations étaient fausses. J’ai alors pensé que je n’avais plus rien à faire à l’ashram et avec quelques personnes présentes, nous avons décidé de partir - après beaucoup de discussions et de problèmes. »
RETOUR À MAURICE – Mars 1994
« Deux jours après mon retour, dans mon sommeil, j’ai vu Baba. Il était dans sa robe orange, debout, devant moi... C’était la première fois que je voyais Swami dans un rêve et il m’a parlé en créole !
Il a dit : « Pourquoi es-tu reparti ? Qu’est-ce que tu as pensé ? Que j’allais t’accueillir personnellement dans mes bras ? C’est ton égo. Tu es préparé comme un instrument pour faire le travail. Pourquoi la célébrité ? Ne recherche pas le nom et la grandeur. Tu as quitté Puttaparthi au bout de neuf jours et tu penses que les gens vont te critiquer, mais c’est toi qui as créé ces critiques. Je t’avais dit de venir avec trois personnes seulement, mais tu es venu avec beaucoup plus. Les gens qui sont venus avec toi ne pouvaient rester que quinze, trente ou quarante-cinq jours, mais toi tu as eu un visa de trois mois. Alors, qu’est-ce que tu vas faire maintenant de ces trois mois ?
Je t’avais dit de venir à Puttaparthi pour t’enseigner quelque chose. Tu n’as pas respecté ce que je t’avais dit, tu es venu avec 22 personnes. Tu n’as rien respecté. J’ai demandé de venir à Puttaparthi pour t’expliquer, pour te montrer ce qu’il fallait faire, tu avais une mission à faire. Les gens qui sont venus avec toi n’avaient pas de mission à faire. Toi, tu avais un travail à faire… alors ta mission commence maintenant.
Maintenant tu es là, tu n’es plus en Inde. Mais même à Maurice, il faudra apprendre. Donc tu vas apprendre avec la souffrance. Tu vas apprendre toutes les choses avec la douleur, avec la critique et avec les mauvaises paroles. L’erreur que tu as faite, il faut que tu corriges cette erreur, puisque tu as quitté Puttaparthi, tu n’as pas eu la croyance, tu n’as pas eu la patience. Je t’ai tout donné pour que tu aies la croyance, tu m’as vu physiquement chez toi, tu n’as pas compris, tu n’as pas utilisé cet apprentissage avec les dons et les miracles de la bonne façon. Tu n’as pas eu cette patience de rester pour la Mahashivaratri chez moi et le lingam que tu as sorti, tu l’as sorti dans la souffrance... Je voulais que, pour le lingam que tu allais manifester, tu le manifestes dans mon ashram avec l’énergie de l’ashram. Mais ce lingam que tu as sorti à l’hôtel, tu as beaucoup souffert pour ça et maintenant pendant toute ta vie tu vas souffrir quand tu vas matérialiser un lingam. Il faudra que tu cherches l’énergie, l’énergie de l’ashram ne sera pas avec toi pour entourer ton chakra. Mais ta dévotion va beaucoup t’aider. Et puisque tu avais un visa pour trois mois, maintenant tu vas tout accomplir ici en trois mois ». (avril, mai, juin 1994)
« Ta famille va te rejeter. Les dévots autour de toi vont te rejeter. Les gens de ton pays vont te rejeter. Tu vas réaliser que dans la vie spirituelle, il n’y a pas d’attachement, il y a seulement une chose qui compte et c’est l’Amour de Dieu. Un instrument n’a pas de famille, un instrument n’a rien. L’instrument est seulement là pour donner. Dieu est celui qui donne et celui qui reprend. Dès maintenant, je vais te reprendre tous tes pouvoirs, tu ne me verras plus et il ne se passe plus rien en toi, ni manifestations, rien à partir de maintenant. Tes frères seront contre toi à partir de demain. Ta famille sera contre toi, tous les gens autour de toi n’auront pas confiance en toi. Tu vas rester seul – et si au bout de ces trois mois tu arrives à garder confiance en moi, je serai là pour toi. »
Et Swami est parti, son message a duré une vingtaine de minutes... Dès le lendemain, les ennuis sont arrivés. Les critiques ont commencé très durement par la famille. Le lendemain, mon frère est venu me dire :
- « Il faut que tu arrêtes toute cette magie que tu as faite, tout est faux. Toute cette vibhuti, tu l’as jetée sur les photos ! C’est de la magie ! Les gens me disent que tu mets le miel sur ta tête. Il faut que tu arrêtes, maintenant. Ça n’a apporté que du mal à la famille. Tu dois recommencer à travailler. »
- « Mais je ne peux pas travailler, je n’arrive pas à mettre mes vêtements. »
- « Ce n’est pas vrai, tu dois arrêter ! il faut que tu partes au travail très vite ».
- « Mais mon grand frère, je ne vais pas arriver à travailler. »
- « Qui va te donner à manger ? »
- « Baba » …
Et puis, il a continué : « Qui va te donner des vêtements ? » et j’ai encore répondu : « Baba ». J’ai dit Baba mais je ne sais pas ce que sera mon avenir à ce moment-là, je ne sais rien de ce que sera ma mission. Je ne sais pas ce qui va se passer. Mais malgré tout, je dis que « c’est Baba qui va m’aider ». La famille m’a dit que rien n’était vrai, que c’était de la magie, qu’il fallait arrêter les bhajans ici et trouver un autre endroit pour les faire. J’ai senti les larmes monter car je savais que tout ce qu’ils disaient était faux. Les Bhajans étaient établis ici et je ne voulais pas arrêter toutes ces activités. J’ai demandé à Tatie de m’excuser si j’avais fait quelque chose de mal et j’ai dit : « Laissez-moi 45 jours pour trouver un Bhajan Hall. En attendant, continuez les bhajans sans déranger l’environnement familial, je vais trouver une solution… donnez-moi un peu de temps ! » Je ne sais pas comment cette histoire de 45 jours est sortie de ma bouche mais c’est venu comme ça, sans y penser. Qu’est-ce que j’allais faire pendant ce délai ? … Et pendant trois mois – mars, avril et mai – j’ai eu beaucoup de problèmes. J’ai commencé à chercher un terrain pour construire un Bhajan Hall, mais je n’ai rien trouvé. Et pendant trois mois je suis parti chez des gens. J’ai dormi sur la plage, des dévots m’apportaient à manger… juste pour passer ces trois mois. Je n’ai rien fait, je pensais à aller à Puttaparthi mais pour ça il fallait de l’argent. Je suis resté sur la plage, et dans d’autres places. Et je suis resté plusieurs jours dans ma chambre, j’ai pratiqué seulement la méditation. Après, de l’argent s’est manifesté... »
FIN DES ANGOISSES, UN JEUDI
« Et quand les trois mois sont terminés je suis rentré. J’ai eu encore beaucoup de problèmes quand même, avec la famille et avec tous les gens. J’avais peur, très peur. Je restais dans la chambre. J’avais l’habitude de me réveiller très tôt le matin pour le Suprabhatam et un jeudi je n’ai pas voulu me lever... le soir d’avant, j’étais dans ma chambre et j’ai demandé à Swami : « pourquoi est-ce que toutes ces choses se passent avec moi ? C’est parce que je vous aime, c’est pour cette raison ? Je voulais simplement une place pour les bhajans. Et cet endroit était un garage… mais avec votre Divine Grâce, vous m’avez donné de l’argent à travers la loterie. Et j’ai gagné de l’argent, et par votre grâce Divine j’ai pu construire ce bâtiment. Maintenant, nous faisons les bhajans. Mais s’il faut qu’on arrête tout, où aller ? S’il vous plaît ! Faites quelque chose… » - et j’ai commencé à pleurer… toute la nuit, j’ai pleuré.
Je ne me suis pas réveillé tôt, ce jeudi-là, parce que je ne me sentais pas bien pour effectuer les prières. Je me suis levé vers 10 :00 et je suis resté assis sur mon lit, terrifié. « Qu’est-ce que je vais faire maintenant avec tous ces problèmes ? Tous ces gens …Et les miracles, pourquoi tout cela s’est arrêté ? Je n’ai pas de réponse à donner. » J’ouvre la porte doucement et je descends tranquillement. Le Bhajan hall est tout près de ma chambre. J’ai juste passé ma tête dans la pièce pour recevoir le Darshan, pour recevoir la bénédiction… et j’ai vu un petit paquet posé juste devant la photo des pieds de notre bien-aimé Swami. Je me prosterne doucement juste pour faire ‘Om Sai Ram’ près du fauteuil de Baba. Et je vois qu’il y a vraiment un paquet enveloppé avec du papier blanc tout près des pieds de Baba… j’ai pris le paquet et je l’ai ouvert. Il était attaché avec un élastique et j’ai vu en ouvrant qu’il y avait beaucoup d’argent, dans ce paquet. J’ai commencé à compter cet argent… il y avait environ 19 900 Rs, cash. Des Roupies Mauriciennes. Et j’ai réalisé que l’heure était maintenant que les trois mois étaient finis et qu’il était temps de partir à Puttaparthi près de Baba. Je l’ai ressenti, ce n’était pas écrit ni rien. Qui avait pu mettre l’argent ici ? … je ne sais pas. Mais j’ai pris ça comme une bénédiction. L’argent est là… J’ai téléphoné à l’agence pour les billets et Maurice-Bombay et Bombay-Bangalore et grâce à cet argent, j’ai payé mon billet d’avion pour l’Inde, pour Puttaparthi. Le ticket, à cette époque, coûtait à peu près 9500 Rs. J’ai acheté ce billet et j’ai mis 2000 ou 3000 Rs en dollars que j’ai échangés pour pouvoir les utiliser. J’ai prélevé 100 dollars pour aller à Puttaparthi, et le reste de l’argent, je l’ai utilisé pour acheter des ustensiles pour le Bhajan Hall ainsi que des tapis et des nattes pour que les gens puissent s’assoir, d’autres ustensiles, une paire de micros… Ensuite, je me suis préparé pour partir à Puttaparthi.
J’ai vendu quelques effets personnels en me disant que si mon séjour se passait mal, je ne reviendrais pas à Maurice. Avec le reste de l’argent, j’ai acheté une petite fiole de poison. Je pensais que si je ne trouvais pas de solution pour arriver à continuer les Bhajans à Maurice, je partirais dans le nord de l’Inde, où je me suiciderai… Je voulais rester chez Swami tant que j’en aurais les moyens, puis je détruirais ma vie. Pas chez Baba bien-sûr, mais quelque part en Inde.
« Je ne veux plus apporter du mal à ma famille et à tous ces gens, si tout ce qui arrive est faux, alors pourquoi rester pour plus de péchés ? »
Alors j’avais pris le poison aussi avec moi. Parce que je ne trouverai pas le poison en Inde et je me suiciderai en Inde, comme cela je resterai là-bas. Je passerai chez Swami et puis je partirai pour de bon. C’est pour cela que j’ai pris très peu d’argent. Si j’échouais, il était inutile que je revienne à Maurice pour avoir encore plus de problèmes. Et finalement j’ai pris seulement 50 dollars pour argent de poche pour partir en Inde. J’ai laissé le reste de l’argent à Maurice et je suis parti. »
Ces articles sont des versions réduites de l'histoire complète.
Dans ce recueil biographique, plusieurs ouvrages sont cités en utilisant les extraits par ordre chronologique et se proposant de reconstituer l'histoire de Swami Ajay. Il est important de comprendre que cela ne remplace pas la lecture des ressources originales, qui ont une toute autre approche.
UNE VISION AVANT DE PARTIR POUR DELHI
« Après que Baba m’ait ignoré, j’ai eu des visions, avant de quitter l’ashram. Pendant que je me demandais pourquoi les choses se passaient comme ça, quelqu’un m’a dit : « Do you want to meet Swami ? » (Voulez-vous rencontrer Swami ?) J’ai répondu oui et il m’a proposé d’aller m’asseoir devant la porte en bois du Poornachandra. Je ne savais pas, à ce moment-là, que c’était interdit. Et je me suis assis devant cette porte. Cinq minutes après, j’ai vu Swami dans sa robe orange, sur le balcon au-dessus de moi. Il me faisait signe d’entrer. J’ai poussé la porte du Poornachandra, je me suis avancé, j’ai fait un pas… puis deux, puis trois. Et tout à coup, j’ai vu Swami en robe blanche, assis comme Shiva a l’habitude de s’asseoir : sur une belle peau de tigre. J’étais debout et Swami était à 4 mètres de moi, mais entre le moment où il m’a appelé par le balcon et celui où je le voyais devant moi, il ne s’était passé que cinq à six secondes… comment s’était-il changé en si peu de temps ? … En rentrant dans la pièce, j’ai commencé à pleurer et j’ai posé dans la gueule du tigre les lettres que des dévots m’avaient confiées. Baba a fermé les yeux et j’ai essayé de poser le pied sur la peau de tigre mais je n’y suis pas arrivé, je suis resté en dehors du tapis. Je me suis mis à genoux et n’ai rien dit. Je me suis rendu compte que deux des lettres étaient de nouveau dans ma main, je n’avais pas oublié de les donner, mais elles étaient retournées depuis le tas que j’avais déposé sur le tapis. J’étais surpris, qui avait remis ces lettres dans ma main ? Comment Swami avait-Il fait ça ? …
Maintenant, je sentais que des choses sortaient de la tête de Baba et pénétraient dans la mienne. Des tas de messages traversaient ma tête et provoquaient beaucoup de douleurs, comme si ma tête allait éclater. La pièce dans laquelle je me trouvais n’avait pas de toit, il n’y avait pas de lumière, juste de la fumée, comme un brouillard. Je voyais aussi un ciel avec des rideaux qui bougeaient et un très long fer vertical, qui se perdait dans le brouillard et qui n’avait ni commencement, ni fin. Des papiers étaient piqués dans ce fer, bien rangés, très jolis, et j’ai compris qu’il s’agissait des lettres écrites par les gens à Swami. Il garde toutes les lettres. Quand ce n’est pas possible de résoudre le problème mentionné dedans et lorsque les gens quittent leur corps, les lettres partent aussi avec eux. Lorsque l’interview a été finie, je suis ressorti. Dehors, quelqu’un m’a demandé : « Qu’est-ce que tu fais ici ? » … Je lui ai dit que Swami m’avait appelé et il m’a répondu : « C’est impossible, tu racontes des mensonges. Swami est en train de donner son Darshan en ce moment dans le mandir. »
Il était 16h15 et j’étais entré à 14h15, deux heures s’étaient donc écoulées… Très peu de gens peuvent expliquer ça, mais c’est cet entretien avec Baba qui m’a donné l’énergie pour faire le travail malgré tous les problèmes. Je n’avais jamais vu Swami sous cette forme avant, la même que sur la photo de Shiva que j’avais placée dans l’ancien Bhajan Hall. »
DÉPART POUR DELHI
« Notre séjour à Puttaparthi n’avait duré que huit jours et tous ces événements s’étaient déroulés avant Mahashivaratri (10 et 11 mars). J’ai pensé à Swami et je me suis adressé à Lui : « Je ne veux pas rester à Puttaparthi, je veux partir. » Le jour du départ, un jeudi, j’étais en train de lire la pensée du jour qui était affichée. Je me suis dit : « Swami, je ne peux pas attendre le darshan parce qu’il faut partir, nous avons déjà pris les billets. Alors, si possible, je voudrais avoir votre darshan mais je ne sais pas comment. » Il était moins de huit heures, les dévots étaient en train de faire la queue pour le darshan, lorsque j’ai vu Swami arriver dans sa voiture. J’ai joint les mains et me suis incliné devant Lui. Baba a levé la main droite dans ma direction. Quel soulagement : Il m’avait excusé et maintenant je pouvais partir pour Delhi, avec la moitié du groupe qui me suivait. Les autres sont restés à Prashanti Nilayam. »